Découvrir Er Rachidia
Errachidia, la clé de cette grande vallée du Ziz aux dizaines de palmiers dattiers, de palmeraies verdoyantes qui se succèdent au long de son lit jusqu’à Rissani aux portes de Merzouga et de l’erg Chebbi, est devenue en quelques décennies un carrefour incontournable de cette partie du sud marocain.
Capitale administrative du Tafilalet, cette cité construite par le ‘’protecteur’’ français dans la première partie du XXe siècle sous le nom de Ksar El Souk avait pour vocation d’être une ville de garnison contrôlant autant les marches sud-est de l’Atlas que les régions limitrophes de la frontière algérienne voisine.
A la croisée des routes caravanières, Errachidia a toujours gardée en elle cette destinée de lieu de d‘échanges commerciaux et de rencontre pour les populations tant arabes que berbères qui la côtoient. Depuis elle a su se doter d’un hôpital régional performant, de lycées et collèges, d’un centre universitaire et d’un petit aéroport international, affirmant ainsi son rôle de chef-lieu de province. Ville sans passé architectural notable, ville militaire avant tout, elle a été conçue de rues et longues avenues perpendiculaires.
Ce sera dans ses proches environs que les voyageurs amateurs de vieilles bâtisses feront des découvertes intéressantes, sa palmeraie abritant de nombreux vieux ksour berbères traditionnels.Non loin du centre ville, le ksar Targa, entouré d’une belle enceinte en pisé est de ces exemples d’architecture typique des régions sud marocaines. Il en va de même pour le ksar voisin de Maadid près d’Erfoud ou dans les environs de Rissani le ksar Oulad-Abdelhalim qui est certainement un des mieux conservé.
Au nord, dans la direction des villes impériales, la route longe la retenue du barrage Hassan Addakhil avant d’entamer un parcours pittoresque dans les gorges du Ziz d’où l’oued jaillit du haut Atlas oriental, continuant sa course effrénée en irriguant généreusement cette vallée fertile longue d’une centaine de kilomètres, avant de finir sa course dans le lit de l’oued Daoura, loin au sud dans les prémices sahariens.
La source bleue de Meski est aussi une curiosité régionale pour les touristes et les marocains, source sacrée, ils viennent brûler des cierges dans cette grotte qui servait autrefois de relais aux hommes bleus qui venaient s’y désaltérer avec leurs caravanes. C’est en pleine palmeraie, à une vingtaine de kilomètres vers Erfoud que se trouve le ksar de Meski où elle est nichée.
Carrefour, Errachidia l’est indéniablement. De là, la route nous embarque autant vers l’ouest et Ouazazate. Occasion rêvée d’emprunter cette mythique Route des 1000 Kasbahs qui pourrait aussi s’appeler route des palmeraies. En effet ça en est une succession que l’on découvre sur cet itinéraire. Goulmima, Tinjdad Tinghir et les gorges du Todgha, la vallée du Dadès, Skoura, tous ces lieux enchanteurs nous offrent leur lot de belles architectures à travers leurs kasbahs et vieux ksour.
La direction de l’est, elle, mène vers Boudnib et l’oasis de Figuig. Route au dessus de la hamada du Guir se succèdent dans un environnement désertique et rocailleux nombre de petits oasis oubliés où la vie continue néanmoins de s’écouler tranquillement.